Organisation de la grève du 5 décembre

Le Syndicat National Libre des Artistes Force Ouvrière appelle à la tenue dans tous les théâtres et sur les plateaux de cinéma, télé et de radio d’ASSEMBLEES GENERALES pour discuter et organiser de la grève à partir du 5 décembre 2019 jusqu’au RETRAIT du PROJET de loi par POINTS de DESTRUCTION des RETRAITES.

Avec le projet de réforme par points des retraites, il est déjà annoncé un âge « pivot » à 64 ans, contre un départ à taux plein actuellement fixé à 62 ans. Le calcul de la pension se ferait sur la carrière intégrale, et non plus les 25 meilleures années (ou 6 derniers mois pour les fonctionnaires).

 

La valeur du point pourrait quant à elle changer à tout moment.

 

Avec le projet de loi, les pensions pourraient chuter de 25%, voire 50% voire plus.

 

Le cœur de la réforme réside dans la suppression des 42 régimes particuliers actuels de retraite. Les fondements même de la retraite, de la sécurité sociale et du statut de fonctionnaire sont menacés.

 

Les régimes particuliers, dont le régime général duquel les salariés intermittents dépendent, et le code des pensions civile et militaire, ont été le socle des ordonnances de 1945. Ils ont été bâtis sur les régimes préexistants, comme celui des personnels de l’Opéra National de Paris qui date de 1900 et de la Comédi française de 1931.

 

Qu’on ne nous serve pas l’argument que les plus précaires paieraient actuellement pour les « nantis ». La caisse de retraite des personnels de l’Opéra de Paris par exemple est abondée par les cotisations obligatoires, des cotisations particulières de l’employeur et même par un prélèvement sur les recettes. Qu’on ne nous serve pas non plus l’argument de l’obsolescence pour cause d’ancienneté, sinon à vouloir accréditer que la République, vieille de 226 ans serait, elle aussi obsolète.

 

En réalité, ce que le Président de la République et son commis Delevoye visent, c’est une baisse drastique des pensions, et mettre la main sur les ressources, comme ils l’ont fait avec les cotisations de la formation professionnelle, désormais versées à la Caisse d’Etat des « Dépôts et consignations ». Avec cette baisse générale des retraites, ce sont les fonds de pension privés qui très vite en bénéficieront. C’est la disparition de notre système solidaire de retraites.

 

Pour l’ensemble de nos professions, comme pour tous les travailleurs de ce pays sans exception, comme pour les personnels permanents et intermittents de l’ONP ou de la Comédie française, des autres établissements, publics et privés, ou à employeurs multiples, les périodes de maternité, de congé parental, de maladie, d’accident du travail, de chômage, ne seront plus prises en compte dans le calcul de la retraite. A l’Opéra National de Paris et à la Comédie française par exemple, elles rentrent actuellement dans le calcul même du montant de la retraite.

 

Comment croire que ces acquis ne disparaîtraient pas avec un système où seul les salaires seront pris en compte ?

 

Pour le SNLA-FO, l’heure est au 1ers calculs comparatifs, c’està-dire à l’information et à la mobilisation.

 

Selon les dernières statistiques officielles, 80% des artistes touchent actuellement l’équivalent de 850€ de salaire en moyenne par mois (hors ASSEDIC pour ceux qui sont indemnisés). Avec le projet Macron-Delevoye, selon les paramètres connus de réforme, la pension retraite s’élèverait à …210€ environ (voir encadré) . Le projet Macron-Delevoye est donc une catastrophe pour l’ensemble des salariés, permanents et intermittents du spectacle, de l’audiovisuel et du cinéma, comme pour l’ensemble des salariés et fonctionnaires. Il doit être retiré. Le Syndicat national libre des artistes Force Ouvrière fait sienne les récentes déclarations du secrétaire général de Force Ouvrière Yves Veyrier : «Nous ne sommes pas d’accord avec le système universel par point nous ne le cautionnerons pas. Je ne vais pas discuter (..) des réglages de la fin des régimes existants de retraite (…) ni cautionner une mécanique qui demain donnera aux gouvernements futurs tous les pouvoirs. (…)

 

Le Conseil Confédéral National FO réuni le 26 septembre dernier « appelle à mettre en échec le projet Macron-Delevoye » et « l’ensemble de ses structures à réunir des Assemblées générales afin d’informer sur l’ensemble des contre-réformes et à préparer la grève interprofessionnelle dans l’unité la plus large pour les bloquer ».

 

Partout les UD-FO, souvent dans l’unité avec la CGT, la FSU, Solidaires préparent la grève à compter du 5 décembre prochain, fort de l’appel à la grève illimité à la RATP. Plutôt que de faire des « contre-propositions » voire de « revendiquer » qu’ « une autre réforme est possible » c’est-à-dire tomber exactement dans le piège de Macron ; blablater mais ne pas défendre l’existant, le SNLA-FO les artistes appelle à se réunir en AG dans les théâtres, sur les plateaux, avec leurs collègues techniciens, administratifs et d’accueil, pour organiser la grève, à partir du 5 décembre pour le :

– Retrait du projet de réforme par point des retraites
– Maintien des 42 régimes particuliers, dont le régime général dont les salariés intermittents dépendent Maintien de tous les régimes spéciaux, dont celui des personnels de l’Opéra national de Paris et de la Comédie française.

 

Appel des URIF FO, CGT, FSU, Solidaires avec l’UNEF et l’UNL

 

POUR STOPPER LE PROJET MACRON-DELEVOYE SUR LES RETRAITES : TOUS MOBILISÉS

Toutes les luttes en cours, notamment dans les urgences, chez les sapeurs-pompiers, dans les finances publiques démontrent le rejet massif des contre-réformes du gouvernement par les personnels et leur volonté par-là même de défendre les services publics.

 

Les Unions Régionales Ile-de-France (URIF) CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, et UNL constatent que les salariés du public et du privé, prenant connaissance du contenu du projet Macron-Delevoye de retraite par points, réalisent qu’ils seront perdants.

 

Dans cette situation, et informées de l’appel à la grève illimitée des syndicats de la RATP et des transports à compter du 5 décembre prochain, pour le rejet du projet de réforme de retraite du gouvernement, elles soutiennent cette mobilisation pour que le gouvernement entende le refus de sa réforme et retire son projet.

 

En conséquence, les URIF appellent à tenir ensemble, et dès maintenant, dans tous les secteurs du public comme du privé, des réunions et des assemblées générales, pour renforcer les mobilisations et préparer la grève, à partir des revendications de chacun, pour exiger :

-  MAINTIEN DE TOUS LES RÉGIMES DE RETRAITE EXISTANTS
-  RETRAIT DU PROJET MACRON-DELEVOYE SUR LES RETRAITES
-  POUR UN DEPART À LA RETRAITE À 60 ANS À TAUX PLEIN

Combien un/e salarié du spectacle aurait, si la réforme Macron-Delevoye passait, 210€ de retraite au lieu de 1430 actuels ?

 

Actuellement, notre retraite est calculée sur les 25 meilleurs années, toutes les périodes sont prises en compte. Un/e salarié/ e intermittent/e qui a perçu 181 217€ de salaires bruts sur la totalité de ses 40 années de travail, perçoit 1 430 euro de retraite. Selon les paramètres connus de la réforme MacronDelevoye, le calcul serait :

 

– 181 217€ de revenus bruts x 25,31% = 45 866 soit 4 273 points.
– 1 point = 0,55€ 4 586 x 0,55 = 2 522,3€/an Soit 2 522,30 : 12 = 210,19€/ mois

2.12.2019