Les agriculteurs ont raison. Ils se battent pour vivre de leur travail

Avec sa confédération, le Syndicat National Libre des Artistes Force Ouvrière apporte tout son soutien aux agriculteurs. Ils se battent pour pouvoir vivre de leur travail, tout comme les artistes et leurs collègues techniciens, personnels administratifs, de production et d’accueil. Ils se battent pour des prix garantis de vente du fruit de leur travail, contre sa spoliation par tous les Marchands du Temple, tout comme les artistes se battent au quotidien pour être payés de la totalité leur travail et sa commercialisation.

 

Face aux voleurs de l’industrie agro-alimentaire, qui tiennent le syndicat majoritaire, face aux voleurs de la grande distribution, qui les étranglent et face au gouvernement, qui se refuse de garantir des prix rentables de vente des produits agricoles, les agriculteurs n’ont que le blocage comme moyen de pression, tous comme les salariés ont celui de la grève. Ils bloquent et ils ont raison.

 

Depuis des décennies, les agriculteurs croulent sous les dettes à cause d’une politique d’agriculture intensive imposée par les gouvernements successifs, l’Union européenne et la FNSEA. Ils vendent pourtant à perte, de plus en plus. Leur combat est devenu un combat de survie.
De même que les artistes sont de moins en moins payés de leur travail avec des salaires bloqués depuis des années. Quand ils ne sont pas tout simplement spoliés de leurs rémunérations, comme c’est le cas dans la renégociation incessante de leurs droits à la Télévision et à la Radio. Sans parler d’internet où le travail des artistes est purement et simplement volé depuis près de trois décennies, au grand bonheur des GAFAm et de leurs actionnaires, archi-milliardaires. Ni de la nouvelle directive européenne, plus préoccupée de légaliser le pillage des artistes que de les rémunérer, fut-ce « proportionnellement », ni de son avatar français dit « accord GRM » qui ne garantit aucune véritable rémunération pour l’utilisation massive et quotidienne du travail des artistes.

 

Il y a une grande proximité de situation matérielle entre les artistes et les agriculteurs.

 

Mais tandis que ces derniers ne bénéficient pas même d’un revenu garanti, les annexes 8 & 10 dont Force Ouvrière est à l’origine (cf l’article 3 de l’accord fondant l’assurance chômage en 1958) garantissent à plus de 60 000 artistes un revenu d’au moins 1320e/mois entre deux contrats de travail. C’est pourquoi le SNLA-FO continue d’exiger l’agrément par le gouvernement de l’accord du 11 novembre 2023 négocié par sa Confédération, qui garantit la pérennité de l’accord de 2016, sans amputation des 15% « d’économies » exigées par Macron.

 

N’en déplaise à de récentes déclarations de responsables syndicaux du spectacle, non il n’est pas « normal » que cet accord âprement négocié, après l’âpre négociation de celui du 27 octobre 2023, ne « soit pas agréé » parce qu’il «ne respecterait pas le budget alloué par le gouvernement». Force Ouvrière continue de revendiquer la libre négociation salariale, qu’il s’agisse des salaires ou des Droits sociaux (salaire différé). Force Ouvrière refuse toute injonction gouvernementale, à fortiori financière.

 

Il n’y avait pas d’« enveloppe budgétaire » mais une exigence de baisser de 15% les Droits. Force Ouvrière l’a refusé tant au niveau interprofessionnel qu’au niveau des annexes 8 & 10. L’accord de 2016 a été reconduit dans l’accord interpro, le SNLA FO s’en est félicité.

 

Tout comme les agriculteurs et le 1er février, les enseignants et personnels de l’Éducation Nationale et des collectivités territoriales, l’heure n’est-elle pas à la mobilisation aussi des artistes avec leurs collègues techniciens, personnels administratifs, de production et d’accueil? En premier lieu en définissant, en Assemblées générales, les revendications ? Le SNLA-FO aidera partout une telle perspective.

4.02.2024