ESSENTIELS !

Le Syndicat National Libre des Artistes Force Ouvrière souhaite à tous les collègues interprètes, metteurs en scène et chorégraphes, en production lors des festivals d’été qui commencent, de beaux moments de scène, de partage avec les publics, de grâce qu’apporte le temps suspendu d’un geste, d’une parole.
De partage aussi avec nos collègues techniciens, chargés de prod., de com., d’administration qui, en Coulisses, participent de ces moments précieux. Savourons ces moments de liberté et de confrontations intellectuelles et esthétiques qui rendent le spectacle irremplaçable, essentiel.

 

Il y a quelques jours le Président de la République a annoncé son intention de taxer les fournisseurs d’accès. Enfin ! Nous nous battons pour cela depuis 25 ans. Notre travail est le contenu de ces nouveaux tuyaux comme disait Jean Zay1. Depuis 25 ans, le vol de notre travail est à l’origine de fortunes mondiales, mais pour nous, rien. Au risque de plomber l’ambiance, cette taxe annoncée ne permettra pourtant pas de garantir enfin une véritable rémunération pour l’utilisation de nos prestations sur Internet. Le manque à gagner pour les artistes est de plus de 500 millions d’euros par an, dont 125 millions abonderaient l’Action Artistique dont le SNLA FO est à l’origine, si cette taxe était instaurée sur le modèle de la rémunération pour copie privée (cf Loi de 1985). Jolies sommes. Seuls, nous l’avons rappelé le 6 juillet au cours d’une réunion organisée par le ministère de la Culture. Mais selon les termes du directeur de cabinet de la ministre, cette taxe doit « contribuer au financement des politiques publiques » notamment par le financement du Centre National de la Musique, dont très peu bénéficient des aides. Mieux encore, les organismes de gestion collective (Adami, Spedidam, Sacem) seraient appelés à contribution. « Vous payez, on décide ! » Nous vivons une période formidable.

 

La suppression par ce même Président de la République de la redevance qui jusqu’à ce jour garantissait le financement de l’audiovisuel public, de la création radiophonique et contribuait au financement du cinéma français, a donné des ailes à la Direction de Radio France pour… baisser nos rémunérations ! Elle prétend obtenir des syndicats un accord qui amputerait nos Droits de rediffusion de… 20% ! Le SNLA-FO ne le signera pas.

 

Quant au spectacle vivant, les chambres patronales du secteur privé débordent d’imagination ; elles ont inventé la semaine de 3 jours ! D’abord pour s’adapter au lent retour des spectateurs à la suite des restrictions, interdictions pour cause de « non essentiels », puis parce que la situation perdure. Erreur grossière ; moins il y aura d’offres, plus la demande se réduira. C’est bien ce que démontre l’engouement extraordinaire des publics « toujours là » lors des Festivals 2021 et 2022, là au Rdv d’une création foisonnante, plus que jamais.

 

Nous ne sommes pas seulement confrontée à la voracité des producteurs, à l’acharnement du gouvernement qui n’aime pas les artistes, pas plus qu’il s’en prend aux salariés, aux jeunes, aux retraités, à la démocratie…, mais nous sommes confrontés aussi à l’absence d’unité syndicale pour défendre nos droits et nos acquis. Cette unité qui a été à l’origine d’une mobilisation exceptionnelle contre la réforme des retraites, Nonobstant, vous pouvez compter sur votre syndicat, libre et indépendant, pour vous informer, pour vous défendre : le SNLA-FO.

 

Adhérez au Syndicat National Libre des Artistes Force Ouvrière.

 

(1) Jean Zay ministre de l’instruction publique sous le gouvernement de Front Populaire, Discours à la Chambre, 1937

13.07.2023