Ce que tous les artistes et les collègues techniciens veulent c’est la réouverture de tous les théâtres et lieux de spectacle, et la prorogation de l’année blanche pour tous sans exception, Maintenant !

Ces dernières semaines, la mobilisation des artistes et des techniciens du spectacle s’est amplifiée, mue par la revendication de réouverture des salles et la prorogation de l’année blanche pour tous. Les 23 et 30 janvier, plusieurs équipes en France ont rouvert leur théâtre, à Avignon, Laval, Millau, Montauban, Rennes…A Saint Gaudens pas deux fois dont le 6 mars dernier, des artistes et techniciens ont, avec la population, manifesté pour la réouverture. A nouveau le 4 mars, des manifestations dans toute la France ont rassemblé des milliers de professionnels du spectacle. Des collègues occupent le théâtre de l’Odéon. Le 6 mars, plus de 800 collègues travaillant dans le cinéma dont de nombreux collègues « têtes d’affiche » se sont adressées au Président de la République pour exiger la réouverture des salles.

 

Mais le gouvernement continue de souffler le chaud et le froid. La ministre de la culture annonce que des Festivals pourront se tenir, mais sous certaines conditions. Déjà, quelques uns ont du à nouveau annuler leur prochaine édition. Nous sommes mi-mars et aucune garantie n’est donnée aux centaines de compagnies, et milliers d’artistes qui doivent se produire en Avignon cet été et dans d’autres Festivals. On entend même parler de « pass COVID ». Est-ce à dire que seuls les spectateurs vaccinés pourraient un jour retourner au théâtre, au cinéma, s’ils rouvraient ? Comment accepter que le gouvernement envisage de continuer durablement de restreindre l’accès aux œuvres pour des millions de spectateurs ? Comment accepter qu’ils fassent porter sur la population la responsabilité de sa propre politique, de fermeture de milliers de lits d’hôpitaux, d’hôpitaux entiers comme Bichat (75) et Beaujon (92). Comment accepter qu’il décrète en lieu et place des médecins, dont la liberté de prescription est un fondement de leur exercice ?

 

De plus en plus de voix s’élèvent pour dire que nous subissons un acharnement, dans le but de faire disparaître la libre création, les centaines de Compagnies, les milliers de professionnels qui la portent. Est-ce étonnant de la part d’un gouvernement qui depuis des mois enferme une population entière, interdit les manifestations et entrave les réunions, prétend ficher selon les options philosophiques, religieuses, syndicales ?

 

Que la visite de la ministre de la culture à l’Odéon samedi 6 mars a t’elle donnée : rien !

 

Aux collègues, elle n’a rien annoncé, sinon que le gouvernement « travaillait ». A quoi ? A nous donner les moyens de vivre, ou à nous faire disparaître ? La veille, André Gauron, Conseiller d’État, chargé de mission par le gouvernement sur l’avenir de notre indemnisation chômage se veut rassurant et déclare aux représentants syndicaux « ne rien exclure, y compris la prolongation pour tous de l’année blanche ». Le lendemain, Mme Bachelot ne dit rien. C’est pourquoi, il apparaît de plus en plus clairement que seule la profession pourra par elle-même sauver la création, ses emplois et ses droits : en organisant elle-même la réouverture. C’est le sens de l’appel de nos collègues de Millau à faire du 20 mars prochain une journée de réouverture pour la survie de la création et la prorogation de l’”année blanche”. Ils ont raison ! Le SNLA-FO soutient et soutiendra toute initiative qui ira dans le sens de :

 

– la réouverture immédiate des théâtres et de toutes les salles de spectacle
– la prorogation d’au moins un an de l’année blanche pour tous sans exception
– l’abrogation de l’Etat d’urgence et de la loi de « sécurité globale »

9.03.2021