Nous voulons reprendre le travail maintenant, sans restrictions

En cette rentrée, nous vivons une situation inédite où programmations et projets continuent d’être en suspens, d’être reportés voire annulés. Ce sont des centaines de spectacles dramatiques, chorégraphiques, musicaux qui ne verraient toujours pas le jour, après un arrêt total des spectacles depuis mars, l’annulation de la plupart des Festivals. Ce sont des dizaines de milliers d’heures de travail qui continuent de se volatiliser, sans perspective immédiate de reprise pleine et entière de notre travail.

 

Plan de relance de l’activité de nos secteurs, ou plan social ?

 

Le 4 septembre, le 1er ministre a annoncé un plan de « relance de l’économie » de 100 MM dont 2 MM pour le secteur culturel. 432 M seront dédiés au spectacle vivant. Sur ces 432 M, l’aide à l’emploi des artistes et des techniciens s’élève à 5 M (et non 12 car 7 sont une anticipation de crédits inscrits au projet de budget 2021).

 

10 M seront dédiés au « Fonds d’urgence du spectacle vivant ». Le gouvernement envisage t’il une relance, sans salarié ? Comme chez Renault qui a reçu 7 milliards pour…délocaliser et licencier ? D’ailleurs lors de la réunion au ministère de la culture le 27 août dernier, 18 représentants patronaux ont pu s’exprimer, quand seulement 4 interventions seulement étaient autorisées aux organisations syndicales. En même temps que le plan prétend aider à la « reprise de l’activité », les obligations « sanitaires » rendent cette reprise quasi impossible :

 

Obligations « sanitaires »

 

Port du masque obligatoire dans les salle : dans les grandes villes et au coeur des villes moyennes, il est déjà obligatoire toute la journée. Qui préféreraient continuer 2h durant à étouffer derrière son masque, plutôt que de pouvoir l’enlever chez soi ou en terrasse d’un café ?

 

Maintien de la distanciation d’un mètre autour de chaque spectateur : Les exploitations restent impossibles.

 

Le gouvernement annonce une compensation des pertes, mais pour les exploitants de salles seulement…Pour les Cies, rien. Et dans les transports, ne sommes nous pas entassés aux heures de pointes ?

 

Sens de circulation du public : dans les petites salles, comment faire ?

 

Interdiction de « manipulations d’objets » sur lesquels le virus pourrait se déposer… donc au mieux : spectacles sans décors ni même accessoires.

 

Conclusion : les obligations sanitaires rendent la reprise quasi-impossible

 

Comme nous voulons reprendre le travail maintenant, sans restriction, le public veut revenir au théâtre et au cinéma, sans entrave. Et qu’on ne nous parle pas de « confiance » quand le gouvernement chaque jour affirme “il y a une incontestable reprise de la circulation du virus » (Jean Castex au ministère de la culture le 27 août 2020), quand chaque jour les médias déclament que la « deuxième vague est là ».

 

Tout repose sur cette affirmation, démentie par les chiffres publiés par le ministère de la santé lui-même. Nous ne nions pas que le virus circule toujours, mais les restrictions en vigueur depuis le 1er septembre, identiques à peu de chose près à celles de juin, attestent qu’en réalité, le gouvernement nous réserve un sort bien particulier : ne sommes nous pas plutôt confrontés à un vaste plan de restructuration, où seuls survivront les Institutions et les quelques happy few d’entre nous qui y travaillent ?

 

Nous exigeons :

 

– la pleine et entière reprise dans le respect des conventions collectives en premier lieu de déclarations et de contrats de travail, des spectacles, concerts, répétitions, enregistrements, tournages…maintenant, sans restriction ;

 

– l’indemnisation intégrale de toutes les pertes subies par les Cies depuis février dernier et la reprogrammation de tous les spectacles prévus ;

 

– l’abrogation de l’Etat d’urgence sanitaire qui de fait perdure, dont les « protocoles » dépendent ;

 

– Plutôt que le port généralisé et obligatoire du masque, la mise à disposition gratuite de masques FFP2 dans les salles, conformément au Code du Travail et malgré leur proscription par le protocole du 31 août, pour les personnes fragiles qui le souhaitent, qui seront ainsi vraiment protégées ;

 

– l’abrogation du protocole national du 31 août ;

 

– le respect de toutes les libertés individuelles et syndicales, NON aux fermetures à 23h comme à Marseille !

15.09.2020