Des milliers de Compagnies et de théâtres indépendants, des dizaines de milliers d’artistes et de techniciens qui y travaillent sont mis en péril, nous n’acceptons pas ! Rassemblements dans toute la France Vendredi 13 novembre 12h

Le Président de la République a donc décidé d’un re-confinement de la population depuis jeudi dernier 00h. Plus aucune représentation ni projection ne peuvent avoir lieu. Le lendemain, le Premier ministre a annoncé que les répétitions étaient elles « autorisées » ainsi que les tournages et enregistrements. On ne peut que se féliciter qu’on puisse préparer les « spectacles de demain » comme ils disent, mais qu’en est-il des spectacles d’aujourd’hui ? Qu’en est-il des spectacles des Compagnies et Théâtres indépendants présentés en cette rentrée et dont la saison et  la suivante pouvaient dépendre ? Alors que les Festivals n’ont pu avoir lieu dans leur très grande majorité ? Déjà, des directeurs annoncent ne pas pouvoir reporter indéfiniment des spectacles déjà reportés. Notons que le Président de la République a annoncé que tous les services publics resteraient ouverts. Les théâtres publics, Théâtres et Centres Dramatiques et Chorégraphiques Nationaux, Scènes Nationales et conventionnées, Théâtres municipaux, viennent-ils en une phrase d’être brutalement déclassés, puisqu’ils doivent fermer ?

 

Cette décision de reconfinement n’est basée que sur des mensonges.

Mensonges à annoncer une « deuxième vague » à l’identique voire « plus grave » que l’épidémie du printemps. On en est encore loin, et c’est heureux. Et nul ne sait à ce jour quelle sera l’évolution du virus.

 

Mensonge à dire que des lits d’hôpitaux ont été ouverts mais qu’il est impossible d’embaucher en raison de la durée des études médicales. Récemment, le gouvernement a fermé des centaines de lits, y compris dans les services d’urgence : 200 à Nice, 100 à Nantes, 230 à Marseille, 174 à Nancy, 200 à Caen, 184 à Reims… Et un lit d’hôpital, c’est avec du personnel qui y est attaché, sinon c’est un lit ordinaire ! Les lits fermés, ce sont aussi des postes supprimés, alors que les personnels existent !

 

Que le gouvernement revalorise leur rémunération de 300e et améliore les conditions de travail à l’hôpital et le personnel sera là, en nombre. C’est ce que la grève à l’hôpital Beaujon vient d’obtenir, par la grève : 300e d’augmentation, ouvertures de lits, 10 embauches. Ce n’est donc pas le gouvernement qui le fait, mais la grève qui l’obtient !

Mensonge quand une attention particulière serait portée envers les populations fragiles, comme les personnes âgées. D’après la presse, le gouvernement interdirait à nouveau la liberté de prescription en violation du serment d’Hippocrate mais autoriserait à nouveau le Rivotril, substance létale !

 

Mensonge encore alors que les reports de dépistages, soins, hospitalisations, interventions chirurgicales des autres pathologies provoqueront, selon l’alarme que tirent nombre de professeurs, plus encore de morts que le COVID.

 

Mensonge quand la décision de re-confinement serait pour la santé de tous, alors qu’on continue de s’entasser dans les transports, alors que les masques FFP2 qui protègent à 95% manquent partout, y compris dans les administrations d’Etat et établissements nationaux, comme le Musée du Louvre ou le Centre Georges Pompidou  !

 

Plutôt que de soigner la population, sans exception, dès les premiers symptômes, le gouvernement décide un re-confinement qui va conduire une partie de l’économie à la ruine, dont les Compagnies et Théâtres indépendants et tous ceux qui y travaillent.

 

Depuis février, nous demandons la compensation intégrale des pertes. 5 millions seulement ont financé le Fonds d’urgence du théâtre, dérisoire. Quelques millions supplémentaires lui sont alloués. Comme dans l’industrie, l’automobile, l’agroalimentaire il semblerait que ces décisions liberticides soient pour nous aussi plutôt l’occasion d’une vaste restructuration.

 

Que ne lit-on déjà dans des demandes d’employeurs d’Institutions, mais aussi d’organisations syndicales, que les aides prochaines devraient être gérées par le réseau labellisé, entendez CDN, CCN, Scènes Nationales etc… Est-ce à dire qu’en dehors de ce réseau d’Etat et des quelques compagnies adoubées pour y travailler, toutes les autres, tous les théâtres et scènes indépendants disparaîtront, faute de pouvoir travailler et être aidés ?

Déjà, en mai dernier, la Direction de la création artistique précisait que seules les Compagnies conventionnées ou en coproduction avec un CDN auraient accès aux espaces de travail, quand nous demandions qu’ils soient mis à la disposition de tous !

 

Les tournages sont « autorisés » à se poursuivre. Pour qui ? Pour quand ? La fermeture des salles de cinéma assèchent les financements de la production. Le cinéma français indépendant et les milliers d’artistes et de techniciens qui y travaillent sont également en péril. Ne s’agit-il pas là encore d’un vaste plan de restructuration, dont les Majors profiteront ?

Le Syndicat National Libre des Artistes Force Ouvrière a toujours défendu les moyens publics de production et de diffusion. Avec le SFA-CGT et le SNAPAC-CFDT, il se bat depuis des années pour le respect de l’accord sur le volume d’emploi des artistes interprètes dans les CDN, dont ces derniers se défaussent de plus en plus sur les Compagnies.

 

Le Syndicat National Libre des Artistes a toujours défendu les Compagnies, théâtres et productions de cinéma indépendants, devenus creusets de la création et de l’emploi. Il continuera à le faire. C’est pourquoi, il appelle tous les artistes à manifester ou à se rassembler pour la levée du re-confinement, de l’Etat d’urgence, du couvre-feu, pour la reprise de l’activité, sans restriction et avec tous les moyens sanitaires de protection des salariés et du public

Rassemblements dans toute la France, Vendredi 13 Novembre

à Paris, rassemblement à 12h00 Place du Palais Royal

NOUS VOULONS TRAVAILLER !

NON AU RE-CONFINEMENT, NON AU RÉTABLISSEMENT DE L’ETAT D’URGENCE, NON AU COUVRE-FEU !

11.11.2020