Maintien de tous les emplois à Radio France
Maintien de tous les emplois ! Respect du cahier des charges de la radio publique ! Défense et rétablissement de l’emploi des artistes ! Soutien au personnel courageux ! Vive la grève à Radio France, jusqu’à satisfaction !
En application des plans de réduction budgétaire de tous les services publics et en accord avec le projet de réforme audiovisuelle du gouvernement Macron-Riester, la Direction de Radio France a décidé de supprimer 299 emplois.
Tous les personnels, rassemblés en assemblées générales, s’opposent à ces mesures, qui vont rendre les conditions de travail de ceux qui restent encore plus pénibles et qui vont entraîner inéluctablement l’abandon des missions de la radio publique, consignées dans son cahier des charges: « informer, distraire et instruire ». Aussi bien en assemblées générales que par la voix de leur radio-web militante « Radio dedans-dehors », les personnels ont décrit dans le détail les conséquences de cette saignée, à la lumière des précédentes suppressions d’emplois par le non renouvellement des départs en retraite et des baisses de la production. Aujourd’hui, il s’agit de provoquer, par les pressions les plus diverses, à travers l’encadrement, 299 départs prétendument « volontaires », quand l’emploi des salariés sous CDDU, dont celui des artistes, va continuer à s’effondrer.
Les artistes, comédiens, réalisateurs, auteurs, bruiteurs, musiciens, ont déjà fait les frais des précédentes réductions budgétaires et des choix directoriaux en faveur notamment d’émissions d’animateurs fort coûteuses. Au cours de ces trois dernières années, les artistes interprètes ont subi par deux fois une perte de plus de 500 services et une chute considérable des rediffusions de fictions.
Une mobilisation, en juin 2018, au cours de laquelle le C.E. avait été poliment investi par les artistes, les techniciens et les auteurs, accueillis chaleureusement par les élus FO et CGT l’avait révélé: le manque de techniciens, ainsi que la fermeture depuis des mois de deux studios sur quatre, entraînaient fréquemment le report d’enregistrements, malgré les engagements pris.
Nous sommes donc particulièrement bien placés pour connaître les conséquences des suppressions d’emplois à Radio France. La direction de Radio France annonce la fermeture des deux studios restants en 2020. Depuis des années, elle n’a pas été capable de trouver des studios de substitution aux deux premiers fermés. Qui peut croire qu’elle en trouvera un d’ici 2020 ? C’est donc l’interruption programmée de la production de fictions.
Des milliers d’heures de travail des artistes sont menacées.
Et quelle garantie a-t-on que cette production reprenne un jour, une fois les travaux terminés ? La direction n’en profitera-t-elle pas, économies obligent, pour externaliser, c’est-à-dire faire disparaître la production de fictions en France, comme elle a disparu en Belgique ?
Le 5 décembre, les salariés, Gilets Jaunes ou non, entrent dans la grève à l’appel de FO, de la CGT, de la FSU, de Solidaires pour battre Macron et obtenir l’abandon du projet criminel sur les retraites, qui mettrait les salariés de ce pays dans la situation de ceux de la Grèce ou de la Suède. Ils relient la défense des salaires, des emplois et des conditions de travail à celle des retraites, car la retraite, comme l’ensemble de la Sécurité Sociale, est un salaire différé, sur la base d’une cotisation solidaire, et non une aumône de l’Etat. Faire reculer le gouvernement sur cette réforme destructrice, c’est défendre nos salaires, nos emplois, nos conditions de travail, notre santé. Les salariés relient cette bataille à la défense des services publics, de leur service public. À Radio France comme ailleurs, la conscience est forte que le mouvement commencé se relie naturellement à ce qui commence dans ce pays le 5 décembre. Le SNLA-FO qui, a été le premier syndicat d’artistes dès le mois d’août dernier à dénoncer la suppression de plus de 50% des fictions à France Inter, soutient la grève des salariés permanents de Radio France et appelle les artistes à la rejoindre.
Pour nos emplois, pour nos salaires, pour nos futures pensions de retraite, pour nos services publics, vive la grève des salariés permanents et des artistes à Radio France, vive la grève qui commence dans tout le pays dès le 5 décembre !
Assemblée générale souveraine pour décider des suites du mouvement.